La feuille d’aluminium est utilisée depuis des décennies dans l’emballage alimentaire. Il y a plusieurs raisons à ce succès. Tout d’abord, l’aluminium confère aux emballages souples des propriétés barrières très importantes. Que ce soit la résistance à la vapeur d’eau (WVTR) ou la résistance à l’oxygène (OTR), les valeurs sont les meilleures que l’on puisse trouver.
L’aluminium présente aussi l’avantage d’avoir une mémoire de forme. Cela permet des applications comme les blisters pour les emballages de médicament.
Enfin, il a aussi une très bonne résistance à la chaleur.
LES FREINS A L’UTILISATION DE LA FEUILLE D’ALUMINIUM
Avec de si bonnes caractéristiques, pourquoi vouloir remplacer la feuille d’aluminium ? Tout d’abord, il y a une raison économique. L’aluminium est un matériau cher, et qui connaît une très forte volatilité des prix. En 2016, les prix se sont envolés avec une augmentation de plus de 20% (Source Caractère de Mars 2017). Cette hausse devrait se poursuivre en 2017.
L’aluminium pâtit également d’une mauvaise image. Il est réputé pour être un produit polluant. En effet, son extraction et sa production sont très énergivores et les rejets, de boue rouge notamment, ont des effets néfastes sur les sols.
Enfin, l’aluminium est « lourd ». En comparaison, 1m² d’aluminium 12µ pèse 32.4g contre 18g pour un film polyester métallisé enduit de même épaisseur, soit 44% de moins !
Fort de ce triple constat, les industriels du secteur de l’emballage souple redoublent d’effort pour trouver une solution de remplacement. Les axes de travail étaient donc triples : trouver un produit qui propose des niveaux de barrières similaires, qui soit plus vertueux en termes de développement durable et le tout à des prix compétitifs. Les solutions présentées ci-dessous répondent à ce triple objectif. Certaines sont plutôt orientées vers le développement durable et d’autres vers les prix.
LES SOLUTIONS DE REMPLACEMENT
- Il y a tout d’abord le papier enduit de PVDC. Le papier a une image noble dans l’esprit du consommateur. Il est fait à partir de matière renouvelable, et ne présente pas de problème pour être recyclé ni pour être composté. Les niveaux de barrières sont presque égaux à ceux de l’aluminium, tant en OTR (oxygène) qu’en WVTR (vapeur d’eau). Ce matériau peut être utilisé pour toutes les applications d’emballage souple, y compris l’operculage et les blisters (type médicament ou chewing-gum).
- Le polyester métallisé forte charge est une autre alternative. Les avantages du polyester sont nombreux : il a d’excellentes caractéristiques mécaniques, une très bonne tenue à la température et se prête ainsi très bien à l’industrie agro-alimentaire. Le PET métallisé forte charge peut aussi s’utiliser dans l’industrie des produits de beauté. S’il est complexé entre deux couches de PE, il remplira les fonctions barrières normalement dévolues à une feuille d’aluminium. De plus, ce sera une solution intégralement plastique, et permettra à la marque d’avoir un emballage 100% plastique et donc plus facile à recycler.
- Enfin les MFC (micro-fibrilles de cellulose) et les NCC (nano-cristaux de cellulose) sont les deux formes possibles de la nano-cellulose (cellulose à l’échelle nanométrique). Le fait de rendre un papier barrière en l’enduisant de MFC ou de NCC semble très prometteur, surtout pour la résistance à l’oxygène. La réalisation d’emballages barrière à partir de MFC ou de NCC à l ‘échelle industrielle n’a pas encore eu lieu. Par ses promesses (barrière, renouvelable, recyclable…) ce type d’emballage répond à plusieurs problématiques de grands groupes.
Le remplacement de la feuille d’aluminium est à l’ordre du jour de beaucoup de grandes marques de l’industrie agro-alimentaire, mais aussi des produits de santé. Il existe des alternatives aujourd’hui, mais qui n’arrivent pas encore à égaler complètement la feuille d’aluminium en terme de niveau barrière. C’est pourtant bien la condition essentielle, car ce niveau de barrière permet de lutter contre le gaspillage alimentaire (cf https://plastic-film-converter.rexor.com/les-emballages-alimentaires-un-mal-necessaire.html). C’est une tendance de fond de ce marché, mais pour l’instant tout reste à faire.