La demande de remplacement de la feuille d’aluminium dans l’industrie de l’emballage est un sujet récurrent. Ce matériau, le deuxième le plus utilisé après le fer, est perçu comme ayant une empreinte environnementale élevée, et plusieurs marques souhaitent trouver une solution alternative. Cet article va essayer de faire la lumière sur les spécificités techniques de l’aluminium et les exemples de remplacements déjà effectués ou en cours.
En 2015 la production annuelle de feuille d’aluminium a été de 860 000 tonnes (source Alufoil). Les principaux avantages sont :
- Le niveau barrière, il s’agit de la solution la plus efficace en termes de barrière à l’humidité et aux gaz. Ceci le rend particulièrement adapté à l’emballage alimentaire car il permet de garder les propriétés de la nourriture et donc de lutter contre le gaspillage alimentaire.
- La mémoire de forme : la feuille d’aluminium prend la forme lorsqu’elle est comprimée contre un plat.
- les très bonnes caractéristiques de résistance à la chaleur.
- La recyclabilité de l’aluminium, qui ne nécessite que 5% de l’énergie nécessaire pour le produire.
Les impacts sur la santé : à l’heure actuelle, aucune expertise scientifique collective ne permet de mettre en cause l’aluminium dans les pathologies parfois évoquées (comme l’Alzheimer) par erreur dans les médias selon l’ANSE (Agence nationale de Sécurité Sanitaire).
A partir de ce cahier des charges ambitieux et exigeant, des solutions innovantes ont vu le jour pour trouver des alternatives de remplacement aux feuilles d’aluminium :
- Tubes laminés avec de l’aluminium : Les tubes cosmétiques utilisent souvent une couche interne barrière en aluminium. Comme dans l’exemple précédemment cité, il s’agit d’un complexe PE/alu/PE. La feuille d’aluminium peut ici être substituée par un PET métallisé forte charge, ce qui permettra d’avoir un meilleur taux de recyclage car ce sera une solution 100% plastique.
- Papier/PVDC : Un autre exemple de substitution de la feuille d’aluminium est le secteur de l’operculage. Un papier enduit de PVDC confèrera pratiquement les mêmes caractéristiques barrières qu’un opercule en aluminium. De plus, cela permettra d’avoir un emballage recyclable et une réduction des émissions de Co2
- Les poches souples multi-matériaux : Les poches souples sont principalement destinées au secteur des emballages alimentaires type café, et doivent donc offrir une parfaite protection de l’aliment contre les gaz et la lumière. Pour garantir cette protection, une structure complexe multicouches est nécessaire : une feuille d’aluminium vient donc s’ajouter aux couches majoritairement à base de Polyéthylène, de Polyester ou de Polyamide. D’une façon générale, l’association d’aluminium et de plastique complique fortement voire rend impossible le recyclage des emballages dans un flux de plastique. Il est aujourd’hui possible de remplacer la feuille d’aluminium dans les structures couramment utilisées PET/Alu/PE ou PA/Alu/PE par un Polyester (PET) métallisé, pour une structure PET/PET métallisé forte charge/PE. Ces structures peuvent aussi être substituées par un BOPP métallisé forte charge, afin d’avoir une très haute barrière à la vapeur d’eau et à l’oxygène. La structure se présentera ainsi : PET/BOPP métallisé forte charge/PE
En résumé si la feuille d’aluminium présente, sur beaucoup d’aspects, des caractéristiques techniques imbattables, il y a une volonté affichée de la remplacer pour :
- Améliorer l’impact environnemental induit par son utilisation,
- Réduire le poids des emballages (1m² de feuille d’aluminium 12 microns pèse environ 32g, alors qu’1m² de polyester 12 microns métallisé ne pèse que 17g).
Son remplacement va prendre de l’ampleur, et pour l’instant il est trop tôt pour savoir de façon catégorique à quelle vitesse ce changement va se faire. Plusieurs innovations ont déjà eu lieu, nous pouvons parier que d’autres verront le jour très prochainement.
Renaud Vuillet
Marketing Manager