Dans de nombreuses applications de la vie courante, l’aspect miroir est recherché : dans le packaging afin d’attirer le regard et déclencher l’acte de vente, les fabricants de parfums ou de spiritueux ont noté de bien meilleurs retours sur vente avec cet aspect.

Une application particulière est aussi le miroir tendu léger qui permet d’obtenir de très grandes surfaces miroir pour un rapport poids/surface qu’il serait impossible d’obtenir avec un miroir classique en verre.

L’EFFET MIROIR AVEC UN FILM PLASTIQUE MÉTALLISÉ

Il existe plusieurs façons d’obtenir un effet miroir avec des films plastiques avec des niveaux de brillance plus ou moins grands en fonction de l’application recherchée. Il faut alors travailler sur plusieurs caractéristiques : le dépôt d’aluminium déposé sur le film mesuré par densité optique (DO = capacité de la lumière à traverser le film métallisé), les caractéristiques mécaniques des films, la transparence du film de base (autrement appelée Haze), la surface du film qui va recevoir le dépôt de métallisation aluminium.
Le film plastique doit être apte à recevoir la couche d’aluminium déposée sous vide (plusieurs traitements existent, voir nos articles dans ce blog). Ses caractéristiques mécaniques doivent aussi être très stables. En effet lors de la transformation du film en métallisation ou en découpe, le film subit des contraintes de tensions mécaniques, de températures (aluminium en fusion et cylindres refroidis). Cela peut entrainer des retraits plus ou moins importants en fonction du film plastique utilisé (BOPP, PEHD, PET). L’épaisseur du film est aussi à ajuster en fonction de l’application. Il varie généralement de 12µ à 200µ.
Pour obtenir une brillance équivalente à celle d’un miroir en verre, la transparence (ou haze) du film doit être le plus bas possible. Les références des films de base sont donc ainsi assez restreintes.

MÉTALLISATION DES FILMS TRÈS CLEAR : UNE VRAIE CONTRAINTE

La métallisation de ces films très transparents et très lisses est un savoir-faire très particulier. Il faut en effet éviter les micro-rayures aussi bien pendant l’opération de métallisation sous vide mais aussi lors de l’opération de découpe (mise à la longueur et délaizage). Les films utilisés sont couramment appelés « films ultra clear » et sont très sensibles aux rayures et micro rayures. Il est aussi très difficile de détecter ces micro rayures durant le process car les vitesses sont élevées et l’œil ne peut pas les détecter. Les contrôles après métallisation sont donc nécessaires et les bons réglages de machine sont impératifs (tensions, vitesses des cylindres, mesure des densités optiques en continu, etc…).

Une autre contrainte est la maîtrise du bobinage de ces films. En effet compte tenu de l’aspect très lisse de la surface du film, des phénomènes de blocking peuvent apparaître (de la même manière qu’il est difficile de faire glisser 2 vitres l’une sur l’autre). Des procédés bien particuliers existent sur les machines de découpe pour éviter ce type de problèmes.

MIROIR SANS TAIN : VOIR SANS ETRE VU !

Une application particulière est le miroir sans teint. En effet, en jouant sur la densité optique, il est possible d’obtenir un miroir sans teint qui donne la possibilité de voir au travers du film sans être vu. La densité optique utilisée est alors très faible.

Autres applications connues : fenêtrage des packagings de luxe (boitiers, coffrets), jouets, miroirs tendus légers utilisés pour simuler de grands espaces (émissions télé, défilés de modes), Sécurité : miroir dans les carrières équestres (plus de risques de verre cassés).

Michel Chauvois, Responsable commercial