Sous ce titre un peu provoc’, et je m’en excuse (mais vous ne l’auriez pas lu sinon), voici un petit condensé des principales notions à maîtriser pour comprendre les termes utilisés lorsqu’il est question d’écoemballage. Nous ne parlerons dans cet article que de l’industrie du luxe, cependant les recommandations évoquées fonctionnent aussi avec l’emballage alimentaire.
L’écoconception est une des tendances importantes de l’industrie du luxe. Cependant nous constatons que souvent il y a confusion lorsqu’il s’agit du vocabulaire utilisé. Cet article a donc pour objectif de mettre la lumière sur certains mots, et aussi sur les différents types de bioplastiques qui existent.
Cet article ne traitera pas par contre de la partie sur la réduction du poids des emballages, même si c’est aussi une des composantes importantes du sujet.
Lorsqu’un fabricant veut avoir un emballage « écologique », il recherche souvent une appellation qui lui permettra de justifier son positionnement écologique. Les principales appellations sont recyclables, biodégradables et compostables. Nous verrons donc ce que signifie ces différentes appellations et comment elles se différencient.

LA RECYCLABILITÉ

Se dit d’un déchet qui peut être réintroduit directement dans le cycle de production en remplacement partiel ou total d’une matière première neuve.
Dans le cas de l’industrie du luxe ces notions concernent surtout les bouteilles en verre. Aujourd’hui le verre est recyclé à 75%, et est une des matières les plus recyclée. Seulement, selon une étude menée par Marionnaud, seul 44% des utilisateurs de parfum recyclent leur bouteille de parfum.
Le plastique en revanche est la matière qui se recycle le moins bien.
Pour mesurer l’impact environnemental des matières plastiques, d’autres critères d’évaluation vont être utilisés : les notions de biodégradabilité et/ou de compostabilité.

LA BIODÉGRADABILITÉ

Se dit d’un plastique dégradable dont la dégradation résulte de l’action de micro-organismes naturellement présents dans le milieu tels que les bactéries, les mycètes ou les algues. Dans ce cas, il s’agira surtout de bioplastiques, utilisés pour faire les étuis des emballages de luxe.

LA COMPOSTABILITE

Se dit d’un plastique qui subit une dégradation par un processus biologique pendant le compostage, produisant du CO2, de l’eau, des composés inorganiques et de la biomasse à un rythme comparable à celui d’autres matières compostables connues, et ne générant aucun résidu toxique, visible ou reconnaissable.
La compostabilité est évaluée selon la norme EN 13432. Il s’agira là de transformer la matière en un compost de qualité, via une installation industrielle. Dans ce cas le compostage se fait en 12 semaines environ, dans des conditions (température, taux d’humidité précises). Soit « à la maison », et dans ce cas le temps de compostage est plus aléatoire.
Tous les matériaux compostables sont biodégradables, mais tous les matériaux biodégradables ne sont pas compostables.

Pour pouvoir utiliser des matières recyclables et/ou compostables les industriels de luxe souvent se tournent vers les bioplastiques. Tous ne sont cependant pas biodégradables. Voici un petit tableau récapitulatif des différents types de bioplastiques.

Si la production de bioplastiques est en pleine hausse, elle peine à trouver son marché dans l’emballage de luxe. Le niveau d’exigence en termes de rendu visuel, qualité mécanique et prix, écarte pour l’instant cette solution. Pour une solution qui allie à la fois la brillance et la prise en compte écologique, le carton métallisé par transfert nous apparaît donc comme la meilleure solution pour cette double exigence.

Renaud Vuillet, Responsable Marketing